Par Michel Honoré, directeur national vol beaux-arts et usine, grands et complexes beaux-arts et espèces, Certifié EEE Vol FUEDI, Sedgwick France
Le célèbre tableau de Vincent Van Gogh, intitulé « Tournesols », a fait l’objet d’une tentative d’acte de vandalisme le 14 octobre 2022 à la National Gallery de Londres lorsque deux activistes l’ont pulvérisé avec le contenu de boîtes de soupe devant une caméra.
Protégée par un verre, la toile elle-même était intacte et seul le cadre de l’œuvre était légèrement endommagé. Cet incident, qui a été immédiatement relayé sur les réseaux sociaux, est-il révélateur de menaces accrues pour les œuvres d’art, ou s’agit-il d’un méfait isolé ?
Peut-on quantifier le nombre de dommages subis par les œuvres d’art exposées au public ?
Les actes de vandalisme ne sont pas inhabituels dans les musées, mais ils sont rarement médiatisés. Les incidents s’accompagnent souvent de dommages minimes effectués discrètement par une personne qui profite de l’absence du gardien pour commettre son méfait. Laisser leur trace sur une œuvre d’art n’est pas toujours un acte prémédité. Parfois, les dommages peuvent être découverts plusieurs jours plus tard. Comme les musées nationaux sont le plus souvent leurs propres assureurs pour leurs collections, ces méfaits ne sont pas signalés, et aucune plainte n’est déposée pour identifier le vandale. Il est donc difficile de calculer des statistiques.
Pourquoi une augmentation des actes de vandalisme affecte-t-elle les musées ?
Le développement des réseaux sociaux permet à un individu de diffuser en direct des actes de vandalisme, tels que l’attaque contre la peinture de tournesols ou la Joconde en mai 2022. Nous sommes donc confrontés à des actes de tentatives délibérées de dégradation avec un caractère médiatique. Les œuvres d’art sont ciblées pour le symbolisme qu’elles représentent, et dans le cas de la peinture de tournesols, pour sa valeur inestimable. Malheureusement, nous ne sommes peut-être qu’au début de cette forme d’activisme.
Comment ces peintures sont-elles protégées ?
En ce qui concerne la peinture de Van Gogh, comme pour la Joconde, on peut espérer que les activistes ont choisi ces œuvres emblématiques sachant qu’elles étaient protégées par le verre. La Joconde n’a pas été endommagée en aucune façon. En ce qui concerne la peinture de Van Gogh, seul le cadre a subi des dommages mineurs qui peuvent être restaurés relativement facilement. Si ces travaux n’avaient pas été protégés par du verre, en supposant qu’il s’agissait d’un vernis protecteur, les dommages auraient largement limité les dommages étant donné l’intervention rapide d’un restaurateur. La couche picturale n’aurait pas été endommagée.
Ce n’était pas le cas, cependant, avec la toile blanche du peintre américain Cy Twomby, qui a été endommagée par un baiser de rouge à lèvres en juillet 2007 à Avignon, en France. La restauration a été presque impossible, malgré un engagement financier de plus de 33 000 €. L’agresseur, une jeune Cambodgienne, avait été condamné à une amende pour la restauration du tableau.
Les lacérations sont plus difficiles à récupérer ; la restauration de « The Night Watch » de Rembrandt en 1975 a été longue, et le tableau a de nouveau été attaqué à l’acide en 1990. Les dommages dépendront donc également de la toxicité des substances utilisées sur la couche picturale.
Quelles sont les conséquences de ces attaques sur la valeur de ces œuvres emblématiques ?
La probabilité que la restauration puisse être affectée est directement proportionnelle à toute perte de valeur. D’autres facteurs ayant une incidence comprennent l’état du tableau avant la revendication, le nombre de restaurations qui ont déjà été effectuées et les techniques utilisées. La notoriété de l’artiste doit également être prise en compte.
Si de nombreux actes de malveillance sont liés à de petits vandales sans objectifs spécifiques, ou à des activistes cherchant une couverture médiatique, une dernière catégorie est à prendre en compte : les artistes entre eux. Ainsi, à Art Basel à Miami en décembre 2019, la « Banane » de Maurizio Cattelan, un simple fruit collé sur un mur, a été mangée devant le public par l’artiste David Datuna. Cette œuvre venait d’être vendue pour 120 000 $. Devrions-nous appeler cela du vandalisme de mise en scène ou une performance d’artiste ? Un nouveau fruit a été collé sur la toile, suggérant que le méfait n’avait aucune conséquence.
Enfin, soulignons qu’au niveau artistique, le sujet n’est pas nouveau, puisque Pierre Bonnard (1867-1947) a été surpris par le gardien du Musée du Luxembourg alors qu’il peignait sur un tableau exposé qui se trouvait être le sien ! Il voulait retoucher subrepticement certains détails de son travail de jeunesse.
L’attaque contre la peinture de tournesols est un autre rappel des menaces accrues pour les œuvres d’art. Sedgwick est bien placé pour aider à réduire les risques, à restaurer les beaux-arts et à fournir une évaluation financière des articles et l’établissement des coûts des incidents. Pour de plus amples renseignements, lisez notre brochure sur les beaux-arts.
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