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Par Chris Occleshaw, consultant en matière de rappel

Au début du mois d'octobre, la Commission européenne a proposé de reporter d'un an la mise en œuvre du règlement de l'UE sur la déforestation afin de donner aux acteurs mondiaux plus de temps pour se préparer. La Commission a cité les commentaires des "partenaires internationaux sur l'état de leurs préparatifs" comme l'une des raisons de ce retard potentiel.

Jusqu'à présent, le Conseil européen a accepté de repousser la date d'application. Si le Parlement européen accepte également cette proposition, le règlement entrera en vigueur le 30 décembre 2025 pour les grands opérateurs et les commerçants et le 30 juin 2026 pour les micro et petites entreprises. 

Contexte du règlement

Le règlement de l'UE sur la déforestation fixe des limites obligatoires pour toutes les entreprises qui vendent, produisent, échangent ou exportent des produits contenant de l'huile de palme, du bœuf, du bois, du café, du cacao et du soja à partir du marché de l'UE. Ces règles dites de diligence raisonnable s'appliquent également à plusieurs produits dérivés, dont le cuir, le chocolat et les meubles. Au bout de deux ans, les autorités de l'UE procéderont à un réexamen afin de déterminer si d'autres produits doivent être inscrits sur la liste.

En vertu du règlement, les détaillants seront également tenus d'assurer la traçabilité des produits qu'ils vendent jusqu'à la parcelle de terre où ils ont été produits. Ces règles visent à réduire la charge administrative pour les détaillants et les administrateurs. Toutefois, lorsque le règlement a été initialement proposé, certains pays tiers concernés par les règles, notamment le Brésil, l'Indonésie et la Colombie, ont déclaré que ces règles seraient lourdes et coûteuses à mettre en œuvre.

La loi établit un nouveau système d'étalonnage en vertu duquel les pays tiers et les États membres de l'UE se voient attribuer un niveau de risque lié à la déforestation : faible, standard ou élevé. Le niveau de risque attribué détermine les obligations spécifiques des entreprises et des autorités réglementaires en matière d'inspection des produits de base provenant de ces pays. Selon la Commission, "une grande majorité de pays dans le monde seront classés comme présentant un risque faible".

Les autorités compétentes des États membres créeront des cadres nationaux pour vérifier la conformité des entreprises. Les autorités doivent contrôler 9 % des entreprises commercialisant des produits provenant de pays à haut risque, 3 % de celles qui présentent un risque normal et 1 % de celles qui proviennent de pays à faible risque. Les mesures d'exécution comprennent l'imposition d'amendes pouvant aller jusqu'à 4 % du chiffre d'affaires de l'entreprise dans l'UE. D'autres sanctions pour les entreprises non conformes comprennent l'exclusion temporaire des procédures de marchés publics de l'UE et de l'accès aux financements publics de l'UE.

Perspectives d'avenir

En annonçant le report proposé, la Commission a publié un projet de lignes directrices qui clarifie plusieurs dispositions clés de la règle. Les entreprises devraient examiner attentivement ces orientations et évaluer si leurs processus sont alignés ou si des changements doivent être apportés. 

Alors que nous attendons la décision du Parlement sur le délai proposé, les entreprises concernées par le règlement sur la déforestation devraient également poursuivre leurs efforts pour mettre en œuvre ses dispositions. Cela inclut l'enregistrement de leurs déclarations de diligence raisonnable dans le nouveau registre en ligne de la Commission sur la diligence raisonnable en matière de déforestation. La Commission a confirmé que le registre sera pleinement opérationnel en décembre 2024 et a noté que les déclarations de diligence raisonnable peuvent être soumises avant que le règlement sur la déforestation ne devienne applicable.

Les entreprises devraient mettre à profit ce temps supplémentaire pour se familiariser avec le portail en ligne et s'assurer qu'elles respectent pleinement les autres mesures prévues par le règlement. Il serait également prudent d'auditer les chaînes d'approvisionnement pour s'assurer que tous les aspects du cycle de vie de leurs produits respectent les nouvelles règles.

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