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Par Jeremy Schutz, directeur du développement commercial

Au cours des dernières années, la Commission américaine pour la sécurité des produits de consommation (CPSC) a observé une tendance à un examen plus strict et à une application plus rigoureuse des réglementations relatives à la sécurité des produits. Le 15 mai, la CPSC a annoncé qu' elle avait établi un nouveau record pour le nombre de rappels et d'avertissements relatifs à la sécurité des produits en une semaine. Les 28 avis ont plus que doublé le précédent record de l'agence.

Les experts juridiques de Morrison Foerster ont observé que toutes les mesures de sécurité des produits annoncées le 15 mai ont été prises unilatéralement, c'est-à-dire sans l'approbation du fabricant, du distributeur ou du détaillant des produits concernés. En outre, elles portaient principalement sur des produits en provenance de Chine. La CPSC a de plus en plus recours à des communiqués de presse unilatéraux et à d'autres mesures. En 2023, elle a émis 26 avertissements unilatéraux, soit plus que le total des cinq années précédentes réunies. Les avocats de Foley & Lardner LLC notent que le président par intérim de la CPSC, Peter Feldman, a l'habitude de soutenir les actions unilatérales visant à retirer les produits dangereux du marché.

Le ministère de la justice s'est également montré plus enclin à mener des enquêtes criminelles sur les violations de la loi sur la sécurité des produits de consommation (Consumer Product Safety Act, CPSA). En mai 2024, le ministère de la justice a demandé une peine d'emprisonnement pour deux cadres qui ont été reconnus coupables de conspiration en vue de frauder la CPSC et de ne pas avoir communiqué les informations requises par la loi sur la sécurité des produits de consommation (CPSA). C'est la première fois que des poursuites pénales sont engagées pour défaut de déclaration dans le cadre de l'ACSP. Le ministère de la justice a récemment annoncé la condamnation des dirigeants à plus de trois ans de prison.

Proposition de restructuration

Même dans cet environnement réglementaire actif, l'avenir de la CPSC est incertain. Le 30 mai, la Commission a soumis une demande de budget pour l'exercice 2026 qui proposait "de réorganiser et de transférer les fonctions de la [CPSC] au bureau du secrétaire [de la santé et des services sociaux] en tant que secrétaire adjoint à la sécurité des produits de consommation (ASCPS)". 

Si cette demande de budget est approuvée, la majorité des fonctions du CPSC seront absorbées par l'ASCPS et l'agence sera dissoute. L'ASCPS disposerait d'un budget similaire à celui du CPSC, mais la logistique de la transition et la mesure dans laquelle l'ASCPS exercerait une fonction similaire doivent encore être clarifiées.

Composition de la Commission

La composition de la Commission a également fait l'objet d'importants changements récents. En règle générale, il s'agit d'un groupe bipartisan composé d'un président et de quatre commissaires supplémentaires issus des partis démocrate et républicain. Le 9 mai, les trois membres démocrates de la Commission, le président Alexander Hoehn-Saric, le commissaire Richard Trumka Jr. et la commissaire Mary Boyle ont été limogés par le président Trump. Il ne restait plus que les deux membres républicains, le président par intérim Feldman et le commissaire Douglas Dziak, pour s'acquitter des tâches de l'agence.  

En juin, un juge du tribunal de district des États-Unis a décidé que les trois commissaires pouvaient reprendre leurs fonctions, et un groupe unanime de juges de la cour d'appel du 4e circuit des États-Unis a confirmé cette décision. Dans son avis, l'un des juges a noté que les commissaires "ont été nommés pour des mandats à durée déterminée avec des protections statutaires conçues pour préserver l'indépendance et l'équilibre partisan de la commission. Permettre leur révocation illégale contrecarrerait cet objectif et priverait le public de l'expertise et du contrôle complets de la commission".

Toutefois, l'administration Trump a récemment demandé à la Cour suprême d'autoriser les mesures prises par le président à l'encontre des trois commissaires démocrates. Compte tenu de l'issue de cette requête et des changements proposés dans la demande de budget de la CPSC, l'avenir de la CPSC et de la surveillance de la sécurité des produits est très incertain.

L'avenir

L'évolution de la dynamique au sein de la CPSC, notamment l'application stricte de la loi et l'avenir incertain de l'agence, crée un paysage de risque difficile pour les entreprises soumises à la surveillance de la CPSC, en particulier pour les entreprises chinoises ou les distributeurs de produits chinois. Les entreprises devront maintenir une communication ouverte avec la CPSC et répondre rapidement à toute demande concernant une violation potentielle de la sécurité des produits. En outre, les fabricants, les détaillants et les distributeurs doivent examiner attentivement leurs plans de rappel et de crise existants et s'assurer qu'ils sont bien préparés à un avertissement unilatéral et à un rappel à l'initiative du fabricant.

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