Lorsqu'il s'agit d'enquêtes sur des préjudices corporels, les préjugés rétrospectifs peuvent conduire à des évaluations inexactes de la causalité et de la faute. Le biais rétrospectif est considéré comme un phénomène psychologique qui se produit lorsque les gens évaluent des événements passés et surestiment leur capacité à prédire le résultat sur la base de ce qu'ils savent aujourd'hui, au lieu de ce qu'ils savaient à l'époque. Cela peut rendre difficile l'évaluation précise des faits d'une affaire et peut conduire à des erreurs de jugement.
Si les experts sont influencés par des préjugés rétrospectifs, ils risquent de passer à côté de certains facteurs pertinents du sinistre et d'obtenir des informations incomplètes ou incorrectes. Dans ce blog, nous expliquons pourquoi il est important de prendre en compte les biais rétrospectifs dans les enquêtes sur les dommages corporels et nous examinons plusieurs approches pour minimiser le risque.
Argo Managing Agency Ltd c. Al Kammessy (2018)
Dans l'affaire Argo Managing Agency Ltd v Al Kammessy - où une personne a glissé et est tombée sur une zone humide d'un centre commercial - les conclusions du juge principal ont pris en compte le recul du litige. Les images de vidéosurveillance de l'incident montrent que le premier nettoyeur du centre a inspecté le lieu de l'incident à 10 h 35. À 10 h 43, un deuxième agent d'entretien, M. Nguyen, est passé à proximité. Une minute plus tard, le défendeur est passé devant la zone, a glissé et est tombé. Le premier juge du tribunal de district de Nouvelle-Galles du Sud a déterminé que les entreprises de nettoyage avaient mis en place un système de nettoyage adéquat, mais il a également estimé que M. Nguyen avait fait preuve de négligence en passant devant le lieu de l'incident et en n'ayant pas observé le déversement qui s'était produit sur le sol. L'affaire a ensuite été entendue par la Cour d'appel de Nouvelle-Galles du Sud. La question en appel était basée sur la conclusion que M. Nguyen aurait dû détecter et nettoyer le déversement, s'il avait agi avec une attention raisonnable. La cour d'appel a annulé la décision du tribunal de district.
En ce qui concerne la rétrospective du litige, le juge a estimé qu'il n'était pas approprié d'utiliser le bénéfice de la rétrospective pour conclure que M. Nguyen n'avait pas identifié le danger. Il est également intéressant de noter que le juge a conclu que l'obligation de M. Nguyen envers le défendeur consistait à faire preuve d'une diligence raisonnable pour identifier et éliminer les dangers, et non pas à garantir que tous les dangers seraient éliminés.
Minimiser le risque de biais rétrospectifs
Au cours d'une enquête sur un dommage corporel, l'équipe expérimentée d'experts de Sedgwick examine l'incident sous différents angles afin de réduire l'influence des préjugés rétrospectifs. En considérant plusieurs perspectives, nos experts peuvent identifier des aspects qui ont pu être manqués ou négligés, ce qui permet une compréhension plus précise de la situation. Si les préjugés rétrospectifs peuvent constituer un défi de taille dans les enquêtes sur les dommages corporels, il existe cinq façons pour les experts de minimiser le risque qu'ils se produisent.
- Être objectif. Nos experts abordent les enquêtes sans idées préconçues, hypothèses ou jugements.
- Évitez de poser des questions suggestives. Cela peut donner à la personne interrogée une orientation ou une suggestion particulière ou l'amener à se souvenir des événements d'une certaine manière, ce qui entraînerait des souvenirs incorrects ou incomplets.
- Adopter une approche méthodique et systématique. Le processus de collecte des preuves est crucial dans les enquêtes. Nos experts recueillent systématiquement toutes les informations pertinentes, y compris les preuves matérielles, les photographies, les déclarations des témoins et les dossiers médicaux. Cette approche nous permet de prendre en compte tous les aspects de l'incident, réduisant ainsi le risque d'oublier des informations importantes qui pourraient s'avérer cruciales pour l'enquête.
- Garder à l'esprit les préjugés rétrospectifs au cours du processus d'enquête. Nos experts se rappellent constamment, ainsi qu'à leurs interlocuteurs, que les informations fournies sont basées sur leur souvenir des événements à ce moment-là, plutôt que sur leur connaissance actuelle de l'incident. Ce faisant, ils favorisent l'échange d'informations sur la base de la perception initiale de la situation par les personnes interrogées.
- Envisager d'autres explications ou hypothèses de l'incident. Nos experts sont suffisamment expérimentés pour être ouverts à toute idée susceptible de remettre en cause leur compréhension actuelle de l'événement et de tester leurs hypothèses - ce qui réduit le risque de partialité et, en fin de compte, améliore l'exactitude de leurs conclusions. Nous recoupons également les informations fournies par les différents témoins et par l'examen des preuves matérielles afin de garantir l'exactitude des données.
Principaux enseignements pour les experts en sinistres
Chez Sedgwick, notre équipe d'experts en préjudices corporels est consciente du fait que, lors de l'examen des demandes d'indemnisation pour préjudices corporels, nous devons garder à l'esprit que nos enquêtes sont rétrospectives. La question de savoir ce qu'une personne raisonnable confrontée à un risque prévisible de blessure aurait fait face à ce risque doit toujours être prise en considération, tout en gardant à l'esprit les effets altérants du recul. Nous prenons en considération le fait que nous recueillons des preuves sur un incident qui s'est produit dans le passé, à travers les lentilles d'aujourd'hui. D'où le risque de partialité.
Il est difficile d'éviter les préjugés rétrospectifs, mais en restant objectif, en évitant les questions suggestives, en adoptant une approche méthodique et systématique et en restant vigilant, nous pouvons minimiser le risque.
Sedgwick dispose d'une équipe très expérimentée spécialisée dans l'instruction des demandes d'indemnisation pour dommages corporels. Pour savoir comment nos experts peuvent aider votre organisation, envoyez un courriel à [email protected] ou [email protected].
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