L'année dernière, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) a reclassé l'épuisement professionnel dans la 11e révision de la Classification internationale des maladies (CIM-11), le manuel utilisé par les médecins pour attribuer un diagnostic en vue d'un traitement et d'une facturation médicale. Le manuel mis à jour répertorie l'épuisement professionnel comme un phénomène professionnel, plutôt que comme une condition médicale.
Qu'est-ce que cela signifie pour les employeurs ?
Le risque d'épuisement professionnel a toujours été un problème pour certaines professions, telles que les premiers intervenants, les médecins des salles d'urgence et les psychiatres. Mais la reclassification du terme par l'OMS pourrait élargir l'utilisation de son diagnostic pour de nombreux employeurs. Selon le manuel, un patient présentant les symptômes suivants pourrait être diagnostiqué par son médecin comme souffrant d'épuisement professionnel :
- Sentiment de perte d'énergie ou d'épuisement
- Augmentation de la distance mentale par rapport à l'emploi, ou sentiments de négativisme ou de cynisme liés à l'emploi
- Efficacité professionnelle réduite
Toutefois, avant qu'un prestataire ne diagnostique un burnout chez un patient, il doit exclure d'autres troubles liés au stress. Il peut s'agir d'une réaction aiguë au stress, d'un trouble de stress post-traumatique, de troubles de l'adaptation ou d'autres réactions à un stress grave telles que définies par la CIM-11. Ce diagnostic serait limité aux situations où le travail est le seul facteur contributif et ne s'applique pas aux situations en dehors de l'environnement professionnel.
Pour aider les employés à faire face à la situation, certains employeurs s'efforcent de mettre en place une formation à la résilience. Ils prennent également des mesures pour améliorer le bien-être en encourageant la pleine conscience et la méditation et en leur offrant un espace à cet effet. À la suite d'un événement éprouvant sur le plan émotionnel ou physique, les employeurs ont mis en place des procédures formelles pour informer les employés, leur offrir des ressources de soutien et leur faire savoir que leurs sentiments et leurs réactions sont normaux.
Dans le cadre de l'indemnisation des accidents du travail, il sera difficile pour un employé de prouver que le travail est le seul facteur ayant contribué à son diagnostic d'épuisement professionnel, à moins qu'il n'existe une présomption basée sur la juridiction de l'État et la classification des emplois. Ce type de demande a de nombreuses implications et doit être soigneusement évalué et étudié avant qu'une décision ne soit prise, en étroite collaboration avec l'employeur tout au long du processus.
Si l'on se fie à la version précédente du manuel, la CIM-10, il faudra plusieurs années pour que la CIM-11 soit adoptée. De nombreux obstacles doivent être surmontés avant que la communauté médicale et le secteur de la facturation n'adoptent cette dernière version. Il est important de noter que la CIM-11 est en cours d'élaboration depuis 2007 et qu'elle comporte 55 000 codes, contre 14 400 pour la CIM-10. Ce changement massif nécessitera beaucoup de programmation et ne sera pas facile à mettre en œuvre, mais le processus a bel et bien commencé.
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